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VOLER LE FEU

Luz Volckmann / Jenny Victoire Charreton / Collectif Offense

©Théâtre de l'Élysée

TEXTE Luz Volckmann
MISE EN SCÈNE, PERFOMANCE & COMPOSITION Jenny Victoire Charreton
MODÉLISME, CÉRAMIQUE & JEU ADAPTATION LSF Daphné Demaison
CRÉATION PLASTIQUE Mag Lévêque
DRAMTURGIE Jenny Victoire Charreton, Mag Lévêque et Luz Volckmann
RÉGIE SON & VIDÉO Franzie Rivère
RÉGIE GÉNÉRALE & LUMIÈRE Nils Renard
PRODUCTION & DIFFUSION Clémentine Lévêque
REGARDS EXTÉRIEURS Maxime Grimardias et Noé Reboul

Anatomie de transition #2.

Il était une fois une princesse qui vola le feu, s’enfuit des Enfers et lutta contre une malédiction qui la poursuivait et qui lui enlevait ses souvenirs. Conte contemporain, Voler Le Feu raconte, sous une forme universelle et sensible, le récit intime d’une vie après une transition de genre, comme une aurore après une longue nuit dont on ne croyait jamais sortir.
Jenny Victoire Charreton et Daphné Demaison tissent, à quatre mains, poésies, créations plastiques, marionnettes, témoignages, signes et musique live pour créer une performance multimédia autour des vécus transféminins.

PARTENAIRES Théâtre Jules Julien (Toulouse), La Chartreuse (Villeneuve les Avignon), Théâtre Halle Roublot (Paris), le Périscope (Nîmes) COPRODUCTION Théâtre de l’Elysée (Lyon), Centre Chorégraphique National de Rennes et de Bretagne (Rennes), L’Échangeur – CDCN Hauts de France (Château Thierry), Le Manège – Scène Nationale de Reims

Pour aller un peu plus loin…

Avec Dans Mon Dessin – anatomie de transition, j’ai créé un dispositif performatif grâce auquel j’ai trouvé comment m’adresser à un public, l’inviter dans ma tête, partager ma colère comme ma poésie. Cette découverte a été tellement riche et enthousiasmante que j’ai le désir de reprendre le travail autour de ce dispositif pour l’emmener plus loin, l’assumer comme un processus de création et aboutir à de nouveaux procédés formels avec plus de temps et de moyens.
Je veux encore parler de nos vécus trans. La parole des trans est plus que jamais capitale dans cette période de réaction globale. Si l’on parle de nous, c’est avant tout pour nous traîner dans la boue. “Trans” est devenu un marronnier des journaux, un épouvantail effrayant, un danger pour les enfants, la famille, l’Homme et la Femme et la civilisation tout entière. Cette étiquette de menace qu’on nous colle sur le front justifie les actes de violences envers les centres LGBTQIA+, la mise en danger de nos vies et de nos droits les plus fondamentaux. Ces dernières années, nous avons été mondialement témoins du recul de nos droits. De plus en plus exposées à la violence, avec les autres minorités, notre avenir paraît incertain. Ce qui est sûr, c’est que parler de nos vécus est une urgence. Plus que jamais, nous devons lutter pour avoir la place d’exprimer nos propres voix sur nos propres vies.
Dans Mon Dessin était la réaction brute face au mur de violence auquel on fait face en entament une transition. Maintenant, j’ai l’urgence de parler de comment ça se passe quand on vit : ça fait quoi de vivre quand les chiffres nous disent qu’on a 10 fois plus de risque de se suicider que les personnes cisgenre ? Ça fait quoi de vieillir alors qu’on pensait pas durer ? Comment on envisage et on vit le travail quand on pensait ne plus jamais en avoir ? Que faire de nos souvenirs d’enfance quand la pensée que notre vie a commencé après vient les assombrir ? Et l’amour ? Et nos familles ? Et nos enfants ?
C’est l’objet de Voler le feu – anatomie de transition#2.
Ici, il s’agit de nous appuyer sur la mythologie prométhéenne, qui, dans la cosmogonie grecque, vole le feu aux dieux et déesses avant d’être enchaîné à un rocher, son foie chaque jour dévoré par un aigle en guise de punition. Cette figure nous évoque la résilience qui est, de fait, une donnée commune des vécus minorisés, ainsi qu’une dimension communautaire de transgression d’un ordre établi : Prométhée vole le feu pour en faire don aux humain·es, il partage ce à quoi il n’était pas destiné. Et le mythe ne s’arrête pas là puisqu’il est délivré de son supplice par Hercule, et finit même par devenir immortel. Nous voulons puiser dans les imaginaires que nous partageons, de façon parfois même inconsciente avec le public pour raconter une histoire qui nous est propre.

13 > 16 JAN • 19h30
Durée : 1h30