NOTRE JEUNESSE
Erwan Vinesse / Lucile Lacaze / Cie La Grande Panique
TEXTE & JEU Erwan Vinesse (et des textes de Charles Péguy)
MISE EN SCÈNE Lucile Lacaze et Erwan Vinesse
LUMIÈRE Eliah Ramon
« Un auteur indigeste, ça passera mieux en mangeant. »
Un jeune homme, découvre par hasard dans une bibliothèque un livre de Charles Péguy intitulé Notre Jeunesse et, frappé par la beauté du texte, décide d’en faire un spectacle. Mais, terrifié à l’idée d’ennuyer le public avec des chroniques journalistiques dreyfusardes d’un autre temps, et inquiet par le fait d’exhumer un intellectuel ambigu sur le plan politique, il décide de jouer la carte de la convivialité et engage un ami cuisinier, Boris, afin de construire une soirée gastronomique et musicale autour des textes de l’écrivain. Mais le jour J, alors que le public est dans la salle, Boris manque à l’appel. Notre héros se retrouve seul avec un piano, des casseroles, et des sacs d’oignons crus et, ne sachant que faire, décide de raconter la genèse du projet, son amour pour Péguy, et les causes de sa rupture avec Boris.
Note d’intention
CHARLES L’EXALTÉ…
Péguy publie Notre Jeunesse en 1910, texte dans le lequel il dresse un portrait politique et spirituel de la France, suite à l’affaire Dreyfus, à laquelle il s’est entièrement consacré comme fervent dreyfusard, et dont il s’inquiète des dérives politiciennes. La particularité de cet essai est d’être écrit dans une langue si singulière qu’elle donne une profondeur poétique et métaphysique à un sujet de l’actualité politique d’alors. Le texte devient peu à peu une longue méditation sur le combat politique, la mystique républicaine, l’amitié particulière qui lit les défenseurs d’une même cause, puis sur les raisons de la déliquescence de ce combat, cette mystique, cette amitié.
…ET BORIS LE RÉVOLTÉ.
La pièce que nous écrivons à partir ce cette œuvre est l’histoire d’une double rencontre. La première est esthétique : la découverte d’un texte bouleversant, Notre Jeunesse de Charles Péguy. La deuxième est humaine : le récit d’une amitié, celle du narrateur avec Boris, le cuistot absent le jour de la représentation. D’abord soudés par leur projet commun, le narrateur et Boris ne parviendront pas à le concrétiser du fait de malentendus idéologiques et artistiques sur la façon de s’emparer de Péguy au théâtre. Le narrateur, resté seul, hanté par la double présence de Péguy et de Boris, se met à parler de ce qui aurait dû advenir si les choses n’avaient pas tourné court.
Vendredi 6 oct • 11h >> MATINALE ANNULÉE
Durée : 1h10