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CRAVING

Laurie Iversen / Cie TERRA FORMA

© Laurie Iversen

TEXTE & MISE EN SCÈNE Laurie Iversen
JEU Fanny Carriere, Marie Rahola, Deniz Turkmen, Sophie De Guerines
VIDÉO & SCÉNOGRAPHIE Thibault Prévost
COSTUMES Julie Simoneau
RÉGIE TECHNIQUE Rémy Caillavet

Avoir très envie de.

Craving raconte le parcours du combattant d’une jeune femme qui vit avec un proche souffrant d’alcoolisme. Elle raconte comment tout a commencé et comment gérer les situations lunaires et irréelles qu’elle rencontre.
Comment rester forte ? Pourquoi rester ? Comment accepter les rechutes, les cures et les débordements ? Sans doute en s’accrochant aux bons souvenirs, à l’amour, à la musique, celle qu’il et elle jouaient ensemble et rejoueront peut être un jour. Mais aussi en écoutant des témoignages.
S’ouvrir à d’autres, se dire que ce qu’elle traverse n’est pas une exception, ça lui fait du bien et elle se sent moins seule. C’est la raison pour laquelle, à son tour, elle a besoin de parler, de raconter ce qu’elle a vécu, de rejouer les situations qu’elle a traversées pour pouvoir mieux les comprendre et les expliquer.

INFO : À l’issue de la représentation du jeudi 30 novembre (soir), une rencontre sera organisée entre l’équipe artistique et des experts en addictologie pour échanger autour du spectacle et du thème du proche aidant. Avec :

  • Ouafa ZEGNANI, cadre de santé au SUAL (Service universitaire d’addictologie de lyon) GH Centre
  • Anthony Plasse, responsable addictions à l’association Le Mas.

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Cette création a bénéficié du soutien de l’Université Côté d’Azur dans le cadre de son programme de Soutien à la création émergente.

NOTE D’INTENTION

J’ai vécu avec un proche souffrant d’alcoolisme pendant plusieurs années. J’ai appris, compris et pris conscience de beaucoup de choses qui m’ont donné envie d’écrire CRAVING. Non. Pas envie. Besoin.

J’avais besoin d’enquêter sur ce cher alcool que nous aimons tous et toutes, pour la plupart. J’avais besoin de comprendre pourquoi c’était si difficile de parler de notre consommation ou de celle de nos proches. Qu’elle soit festive, passive ou chronique. Comment ce produit si libre d’accès, si librement consommé, peut-il être aussi la cause de tant de souffrances et de paradoxes ? Comment en parler ? Sans pour autant condamner et juger ?

Pour mener à bien cette enquête, j’ai contacté des dizaines de femmes ayant souffert ou souffrant encore aujourd’hui d’alcoolisme. Pourquoi des femmes ? Peut être parce que justement c’est encore plus tabou que les hommes. Fabienne Swiatly a écrit: “Un homme qui boit c’est moche mais une femme, c’est pire”.
Ces femmes m’ont courageusement livré des témoignages forts, bouleversants, parfois drôles tellement les situations étaient dramatiques et cocasses. Je me suis beaucoup inspiré de leurs récits pour écrire certains passages de la pièce.
Je me suis aussi inspirée de divers documentaires comme celui de Christine Gambart « Alcool au féminin » dans lequel on se rend compte que l’alcoolisme touche toutes classes sociales et tous les âges. Une jeune étudiante, une personne retraitée, une avocate, toute la société est concernée.

J’ai été en contact aussi avec Juliette Boutillier, réalisatrice de la série France Culture “Des femmes qui boivent”, diffusée dans LSD (La Série Documentaire). La construction de cette série radiophonique m’a beaucoup inspiré dans le processus d’écriture et de construction de la pièce. En effet, comme Juliette Boutillier le fait, la pièce s’articule autour d’un journal intime, le mien, mon histoire. Et à partir de cette matière, découle d’autres histoires. Partir de soi pour parler des autres est un procédé qui me touche profondément.

Grâce à ce spectacle, j’espère pouvoir donner des clés de compréhension. Aider à comprendre comment aider un proche qui serait malade d’alcoolisme. Aider à en parler. Aider à défaire ces tabous si profondément ancrés dans notre société de consommation. Arrêter avec les stéréotypes sur l’alcool.Quelqu’un qui boit n’est pas forcément alcoolique mais quelqu’un qui boit trop à peut être juste besoin d’écoute et de soutien.

Laurie Iversen

28 nov > 1 déc • 19h30 + Matinale le 30 novembre
Durée : 1h10