d’après la nouvelle de :
Fédor Dostoïevski
Et aussi :
Louis Aragon, Howard Barker, Leon Bloy, Jorge Luis Borges, Anthony Burgess, Georges Gordon Byron, Louis Ferdinand Céline, Emil Cioran, Albert Cohen, Rodrigo Garcia, Goethe, Victor Hugo, Franz Xaver Kroetz, Angelica Liddell, Limonov
adaptation et mise en scène :
Thierry Jolivet
assisté de :
Eléna Bruckert
lumière :
David Debrinay
son :
Jean-Baptiste Cognet et Elena Bruckert
régie :
Eléna Bruckert, Théo Kerfridin et Thomas Tressy
avec :
Florian Bardet, Lucas Delesvaux, Quentin Gibelin, Jessica Jargot, François Jaulin, Nicolas Mollard et Marion Pellissier
avec la voix de :
Marion Couzinié
production : Collectif La Meute
Les Carnets du sous-sol, c'est le journal intime d'un loser fielleux, vociférant, paranoïaque. Un homme hurlant désespérément à la lune, épuisé par sa propre détestation du monde, des hommes, de lui-même. Un homme qui se refuse à une époque qui le nie et qu'il ne comprend que trop bien. Jadis, par la grâce d'un héritage inattendu, il a abandonné un poste de fonctionnaire médiocre, et s'est retiré pour dix ans dans la crasse de son sous-sol pétersbourgeois. Ne vivant plus rien qu'à travers la littérature misérable de ses mémoires, il consigne, dans l'amertume et la colère, l'échec de son existence. Mais ce soir-là, à cause d'un rien, d'un détail, de trois flocons de neige mouillée, quelque chose de singulier revient à la mémoire de l'homme du sous-sol. Flash-back : commence alors le récit d'un dîner tragique, d'un amour empêché par la rumination du cerveau, d'une terrifiante descente aux enfers.
Chez Dostoïevski, le tragique le dispute sans cesse à la bouffonnerie. La fable du sous-sol se joue précisément là, sur un fil tendu, en équilibre. L'homme du sous-sol, c'est « celui par qui le scandale arrive ». Littéralement. Miroir grossissant du drame de nos vies, sa gesticulation nous révèle à nous-mêmes, sans manières, parce qu'elle est vertigineusement normale. On en sort saisi, étreint, bouleversé.